Dans leur milieu naturel, les mâles mesurent en général entre 35 et 50 cm selon leur provenance, alors que les spécimens nés en captivité sur quelques générations sont légèrement plus petits, 30 à 45 cm.
Les femelles quant à elles mesurent en moyenne 30 à 35 cm à l’état naturel et 25 à 30 cm en captivité.
Le corps possède la particularité de pouvoir s’aplatir ou se gonfler à volonté, ce qui lui permet soit de se camoufler, soit de se « thermoréguler » ou d’intimider un congénère ou tout autre animal.
Le dos est surmonté d’une crête dorsale composée d’écailles rondes et coniques mesurant quelques millimètres tandis que le reste du corps est recouvert d’écailles ovales de tailles variées.
La tête est ornée d’un casque qui est constituée de différentes crêtes osseuses : une crête latérale de chaque coté du casque, suivie d’une crête orbitale, puis d’une crête rostrale, le tout étant terminé par une protubérance rostrale, appelée rostre, plus prononcée chez les mâles. Il est aussi muni d’une crête pariétale qui prend naissance à la jonction des crêtes latérales et qui traverse en son centre le casque jusqu'à la hauteur des yeux.
On aperçoit parfaitement les yeux, ainsi que le casque et le rostre.
Le changement de couleurs
Lorsque l’on parle de caméléon au grand public, la première chose qui leur vient à l’esprit est sa capacité à changer de couleur. Cette faculté est rendue possible grâce à des cellules de la peau appelées chromatophores, qui, pour schématiser, sont un genre de petits sacs se trouvant dans les couches profondes de la peau, contenant des pigments. Il existe quatre couches de chromatophores différentes : les mélanophores (pigments bruns/noirs), les guanophores (pigments bleus), les erythrophores (pigments rouges) et les xantophores (pigments jaunes). Chaque cellule pigmentée est entourée d’un muscle circulaire, qui selon l’humeur, l’état de stress, etc. de l’animal va se dilater ou se rétracter, laissant ainsi apparaître un pigment ou un autre, voire une combinaison de ceux-ci.
Ces changements de couleurs ont deux fonctions importantes bien distinctes : la communication, qui est liée aux facteurs internes et la thermorégulation qui est rattaché aux facteurs externes. Voici un rapide détail de ces différents facteurs.
Communication (facteurs internes)
- Le camouflage : Furcifer Pardalis pratique l’homochromie (il modifie la couleur de ses barres transversales en fonction du milieu dans lequel il se trouve) aussi bien lorsqu’il se sent en danger que lors d’une séance de chasse. Cela lui permet de paraître comme légèrement confondu parmi la végétation.
- L’humeur : Le caméléon panthère revêt des couleurs différentes selon qu’il est stressé ou calme. Bien souvent, l’animal stressé (essentiellement les juvéniles et les femelles) est sombre (entre brun et noir) ; à l’inverse, l’individu calme orne des couleurs claires et vives.
- La communication entre congénères : Les changements de couleurs combinés à diverses postures et mouvements du corps et de la tête permettent aux Furcifer pardalis de communiquer entre-eux.
- La santé : Un caméléon en mauvaise santé perd beaucoup d’énergie et ne peut donc l’utiliser pour changer de couleur, il reste le plus souvent dans les tons pâles.
- La réceptivité et la gravidité : La femelle réceptive pour la reproduction le fait savoir aux mâles en arborant des couleurs claires (rose/orange) lorsqu’ils approchent, alors que celles non réceptives ou gravides présentent des couleurs plutôt sombres (marron/brun foncé) avec parfois des bandes ou tâches oranges et/ou roses.
Thermorégulation (facteurs externes)
- La température : Le Furcifer Pardalis arbore une livrée plutôt sombre
lorsqu’il a besoin de chaleur.
- Les saisons : Les couleurs varient en même temps que les saisons et celles de la végétation. En été, les couleurs sont beaucoup plus vives qu’en hiver. (cf. photo ci-dessous).
- L’intensité de la lumière : Les couleurs sont plus sombres sur les parties
dirigées vers le soleil, alors que celles qui ne le sont pas restent plus claires.
Comportement
Le caméléon est un animal diurne. La structure de ses yeux (abondance de cônes sur la rétine) ne lui permet pas d’avoir une bonne vision nocturne, ce qui lui interdit tout déplacement la nuit. Le jour par contre, il se déplace activement, parcourant parfois plusieurs centaines de mètres en une seule journée.
Les caméléons panthères sont très territoriaux, comme la majeure partie des caméléons. Ils doivent impérativement être maintenus individuellement dès leur plus jeune âge (3 mois maximum). Au-delà de cet âge, les premières rivalités commencent à apparaître et quelques dominants prennent l’ascendant sur les autres. Ses derniers ne les laisseront s’alimenter ou s’abreuver qu’occasionnellement. Les dominés seront alors continuellement stressés et certains deviendront irréversiblement craintifs envers leurs soigneurs et leurs congénères, ce qui pourrait compromettre toutes chances de reproduction.
En milieu naturel, il n’est pas rare de rencontrer de petits groupes (4-5 individus) sur une surface plutôt restreinte. Toutefois une barrière fictive ne doit pas être franchie, puisqu’au-delà de cette limite l’affrontement devient inévitable.
Le caméléon panthère est un animal particulièrement émotif qui peut stresser pour de nombreuses raisons : changement ou déplacement du caméléonarium, présence ou passage trop fréquent de l’éleveur ou de toute autre personne, manipulations intempestives, changements d’éléments du décor, proies trop grosses ou trop nombreuses, mauvaises conditions de maintenance (température, hygrométrie), utilisation de verre ou de plexiglass pour le caméléonarium, présence d’autres caméléons à proximité …
Lorsque ces facteurs de stress sont évités, le Furcifer pardalis reste la plupart du temps un animal très calme une fois habitué à son environnement et à son soigneur. Dans de très nombreux cas, surtout chez les mâles (les femelles et les jeunes étant plus craintifs), il sollicitera le contact de l’éleveur.